Épisode 8-9-10 / Crime dans l'ombre

#Episode_8

Un crime qui était pour satisfaisant. J’avais alors cette impression de m’être debarassé d’un fardeau, d’un adversaire, d’un ennemi qui avait été chaque jour de ma vie à ma poursuite. 

 Je ne réclamais que de la considération, de l’affection de la part des miens et lorsque l’occasion s’est présentée, je n’ai même pas hésité une seule seconde. 

 Ce mercredi là, avant la fermeture du supermarché, madame Lee vint me dire que je devais alors rencontrer Monsieur Nkoma avant de rentrer car il voulait qu’on discute de quelque chose de très important. 

 Je ne l’avais pas revu depuis le bar où nous nous étions rencontrés mais il avait tenu à toutes ses paroles.

 Alors pour moi, à la limite c’était même un plaisir et une parfaite occasion de lui dire merci. 

 Après le boulot alors, une voiture est venue nous chercher et nous a conduit dans une autre ville du Gabon assez loin de notre base. 

 Madame Lee me fixait avec un léger sourire… 

- Madame Lee pourquoi me regardez vous de la sorte ?

- Je vous trouve juste très jolie. 

- Ah merci c’est gentil. Mais on dirait que c’est la première fois que vous me voyez. 

- Je n’avais juste pas encore remarqué à quel point vous êtes si belle. 

 A un moment j’ai trouvé gênant et lorsque j’ai dit merci pour la seconde fois, j’ai préféré manipuler mon téléphone mais je remarquais qu’elle ne détournait pas son regard de moi. 

 Une situation gênante dont l’arrivée à destination avait été un soulagement pour moi. 

- Suivez moi mademoiselle Lindsay. 

 Nous sommes entrés dans une grande maison, non, il ne s’agissait pas d’une maison mais d’un château, un manoir je dirai. 

 Une fois à l’intérieur des couleurs sombres illuminaient du mieux qu’elles pouvaient cette maison lugubre qui me donnait froid tout à coup. 

- Asseyez vous là, je vais annoncer votre présence à monsieur Nkoma. 

 Madame Lee prit alors congés de moi tandis que moi, assise sur une des 12 chaises qui rassemblaient au milieu d’elles, une table qui faisait environs 7 mètres de longs avec trois chandeliers au dessus , je profitai pour observer la dite maison qui ne semblait point ordinaire et normale. 

 Au dessus, des signes étranges, sur les murs se trouvaient alors des portraits mais des portraits qui semblaient être réels. 

 J’ai même eu l’impression un moment que l’un des portraits était en train de me fixer, de me surveiller ou de me contrôler. 

 Qui sait si c’était juste une impression ? 

Droit devant moi, une armoire vitré où se trouve un sablier mais à la place du sablier on dirait du sang qui coule en gouttes. 

 Et enfin, de ce que j’ai pu remarquer avant leur arrivée, une chaise au fond à côté du coin de feu. 

- Mademoiselle Lindsay. 

 La voix de monsieur Nkoma me réveillait alors de mon rêve. Il s’approchait de moi en me tendant les bras pour me faire la bise. 

 

 Je me levai alors pour répondre à sa salutation et après il enchaîna , comme s’il n’y avait pas de temps à perdre. 

- Mademoiselle Lindsay comment allez vous ? 

- Bi…Bien et vous ?

- Ooh ça va. Les affaires sont là. Je tenais à vous rencontrer depuis mais comme vous le savez, nous sommes vraiment pris ces temps avec les différentes ouvertures et inaugurations des autres supermarchés dans toute l’Afrique. C’est un projet qui nous tient à cœur et vraiment nous voulons que tout se passe bien. Vous voyez mon collaborateur m’a demandé de vous présenter ses excuses pour son absence. 

- Pas grave, je comprends. 

- Mais nous allons pouvoir parler et surtout n’ayez pas peur mais soyez vrais. 

- D’accord. 

 Je me suis demandée pour quelle raison, je ne devrais avoir peur … Voulait il me renvoyer ? Qu’avais je alors fais ?

- Je tiens déjà à vous féliciter pour votre remarquable travail. Tous les collaborateurs sont très fiers de vous. Je vous avoue, je n’aurai pas imaginé que vous serez à la hauteur. 

- Merci monsieur Nkoma. 

- Je vous en prie. 

 Après cette phrase, il me fixa et se mit à sourire. J’ai pensé à une proposition de sexe lorsqu’il avait dit. 

- Vous êtes très belle. Tellement belle et innocente. Je dirai même pure. 

- Merci. 

- Que pensez vous d’une promotion. Bien évidemment qui dit promotion, dit augmentation. 

- Une promotion ? Mais ça va juste faire trois mois que je suis là. 

- Oui. Et nous souhaitons vous garder encore longtemps car votre travail est remarquable et surtout apprécié. 

- Je ne serai pas contre une promotion monsieur Nkoma. Si c’est le fruit de mon travail, alors pourquoi pas ? 

 Son visage se crispa tout d’un coup , il me fixa et me dit. 

- Pas seulement du travail mademoiselle Lindsay. Je viens de vous dire que vous êtes pure et innocente n’est ce pas ? 

- Oui. 

- En trois mois, vous nous avez montré que nous devrions vous garder et lorsque je dis garder, je ne parle de votre poste encore moins de votre présence dans l’entreprise. Mais une présence dans notre cercle très restreint. 

- Je ne comprends pas ! 

- Mademoiselle Lindsay, vous pouvez avoir ce que vous avez là 10.000 fois. Il suffit juste que vous acceptiez désormais certaines conditions. 

- C’est une proposition à une secte ?

- Secte ? C’est trop dire. Je vous parle d’un cercle restreint qui vous donnera accès à tout le bonheur. Je sais les frustrations que vous traversez avec votre famille et croyez moi, c’est simplement parce que vous n’êtes pas assez puissants. Il vous manque un truc, l’aura. 

- Non. Je ne suis pas d’accord, je me sens bien déjà et ça va. 

- Hahaha. Le comble dans cette histoire est que vous savez comment ça va finir. Vous avez déjà une fois entendu ce genre d’histoire. Il serait préférable pour vous d’accepter. 

 Madame Lee que je n’avais vue mais qui était placée à côté de la porte depuis un moment, ajouta. 

- Surtout qu’on ne dit pas ‘’ Non ‘’ à monsieur Nkoma. 

-Monsieur Nkoma continua…

- Je préfère encore passer par la manière douce car votre âme est pur , et ensemble nous sortirons gagnants de cette histoire… J’ai besoin de vous, vous avez besoin de moi. 

- Monsieur Nkoma, pourquoi ne m’avez  vous pas dit ceci depuis le début ?

- C’est vous qui vous êtes proposée. Vous avez oublié ?

- C’est vrai. Mais si je refuse ?

- En réalité, je vous déconseille fortement cette idée, vous n’avez pas de choix. 

 J’ai compris que j’étais prise au piège et que en face j’avais une personne qui ne plaisantait pas. 

- Et qu’est-ce que vous me voulez ? 

- Non, on ne vous veut rien. Ce qu’on veut c’est juste que vous fassiez quelque chose pour nous. 

- Quelle est cette chose ? 

- Elle…

 Et sur l’armoire vitrée en face de moi dont je vous parlais, apparue l’image de ma sœur Chimene…

 Le message était alors clair…

A SUIVRE....

#Episode_9

 Même pour réfléchir afin de prendre une décision, le délai était court et en plus c’est moi qui l’avait demandé. Monsieur Nkoma voulait que je me décide sur le champ car il avait d’autres choses à faire. 

- Demain je veux une réponse. Madame Lee raccompagnez là à ses quartiers. 

 Il se leva déçu et vexé pour retourner dans une autre pièce de son manoir. Madame Lee qui me dirigeait vers la sortie pour qu’ ensemble nous empruntions la voiture qui nous avait amenées , allait bientôt essayer de me convaincre sur mon choix. 

- Lindsay, nous sommes au courant de ta relation avec ta sœur et ce que tu penses d’elle. Elle a eu assez de gloire dans le passé et je pense que cette fois c’est à toi de briller. Imagine un instant, tu deviens le centre d’attention de ta famille. Ton père et ta mère qui te mangeront désormais dans la main. Toutes ces frustrations seront désormais des souvenirs. 

 Je l’écoutais attentivement, j’essayais de projeter cette façon de voir les choses devant moi et je me rendais compte qu’elle n’avait pas totalement tort. 

- Sans parler de l’aspect financier et aussi comment desormais les gens vont te regarder dans la société. C’est une opportunité à saisir. 

 Puis dans la voiture, elle se rapprocha de moi, commenca à me toucher en me chuchotant des mots. 

- Tu sais, nous, nous avons fait bien plus pire. Et aujourd’hui, nous sommes toujours là. J’étais peut-être dans une situation pire que toi mais lorsque j’ai fait la rencontre de monsieur Nkoma, ma vie a changé littéralement. 

 Plus elle parlait, plus ses mains baladeuses exploraient mon corps…

- Qu’est-ce que vous faites madame Lee. 

 Elle fit alors semblant d’être surprise. 

- Oups! Désolée. Je me suis laissée emporter. 

 Et avant de s’éloigner de moi, elle me fit une bise sur la joue. 

- Tiens, nous sommes arrivées. Rejoignez votre appartement et mademoiselle Lindsay, faites le bon choix. 

- Bonne nuit madame Lee. 

 Je regagnais alors mon appartement avec des idées dans ma tête… Je ne parvenais même pas à dormir. Je savais que je n’avais pas de choix et qu’il me serait impossible de faire marche arrière mais lorsque je repensais un instant à ma nouvelle relation avec Chimene le choix devenait très dur. 

 Il y’a des années, je n’aurai même pas hésité mais aujourd’hui, je devais trouver une raison. Une raison de me convaincre que ma sœur méritait de quitter ce monde pour toujours. 

 Le lendemain au boulot, je n’étais pas moi même et mes employés l’avaient remarqué. Je faisais tout de travers et je parlais très mal aux clients. Ils m’ont demandé de rentrer me reposer car ils ne m’avaient jamais vue de la sorte. 

 Tout simplement parce que je savais déjà ce que j’allais faire… Certes cette décision n’avait été facile mais, je l’avais prise…

 Madame Lee est revenue me prendre le même soir dans la même voiture mais cette fois monsieur Nkoma était avec nous. 

- Mademoiselle Lindsay. 

- Monsieur Nkoma. 

- Comment vous allez ? Votre mine est triste… pourquoi ?

- Juste la fatigue ! 

- Avez vous besoin de congés ? 

- Non ça ira ! 

- Ok. Alors, par rapport à notre conversation d’hier , qu’avez vous décidé. 

- Je suis d’accord. 

- Vous êtes d’accord de nous livrer votre sœur en sacrifice ?

 Je n’avais pas répondu sur le champ car un petit moment d’hésitation m’avait une fois de plus envahie. 

- Mademoiselle Lindsay…

- Oui, je suis d’accord de vous la donner. 

- D’accord. Madame Lee…

 Elle prit donc une malette et se mit à fouiller. De l’intérieur , elle sorti une photo de ma sœur dont j’ignorais la provenance. 

- Afin de vous faciliter la tâche , nous avons tout prévu. 

- Où avez vous eu cette photo ?

- Hahaha Mademoiselle Lindsay, nous pouvons obtenir tout ce que nous souhaitons. 

 Je les regardais, très surprise et je me demandais si j’étais même vraiment sûr de connaître qui étaient ces gens. 

 Et pour répondre à ma propre question, j’étais loin d’imaginer de quoi ils étaient réellement capables. 

- Cette photo nous servira ce soir pour accomplir le sacrifice. Et c’est toi qui le feras. 

 Je ne comprenais pas mais ça n’allait pas tarder. 

- Madame Lee , est-ce que tout est prêt ? 

- Oui. Tout est prêt monsieur Nkoma. 

 Il tapa alors son poing sur la vitre qui nous séparait du chauffeur et je sentis le véhicule prendre une autre direction. 

 Nous n’avons pas roulé assez longtemps, mais lorsque nous sommes arrivés, il n’y avait aucun bruit, même pas celui d’une seule mouche, j’ai ressenti un calme de cimetière et c’est normal car nous étions dans un cimetière. 

- Que faisons nous dans un cimetière ? 

 M’étais je alors exclamée…

- Shuuut mademoiselle Lindsay. Ici, on ne parle pas beaucoup. Attendez juste de faire ce qu’on vous demandera. 

 J’avais peur, c’était ma toute première fois et je me disais qu’ils allaient même peut-être me tuer. 

 On se déplaçait entre les tombeaux , ceux qui étaient encore en bon état et d’autres non. Dans certains, on pouvait voir les corps qui se retrouvaient déjà à l’extérieur du tombeau. 

 Nous avions marché jusqu’au fond du cimetière, où se trouvait un homme , un esprit , une chose qui leur servait de génie, de guide, de sorcier ou encore de la puissance comme ils l’appelaient. 

 Son nom était Malep Ma Djob. 

A SUIVRE....

#Episode_10

 Des êtres comme Malep, il en existait dans tout ce genre d’endroits où reposaient alors les morts. J’étais tombée sur l’un des plus cruels et vicieux.

 Je n’aurai jamais pu imaginer que ce genre de chose pourrait alors exister dans ce monde, il avait donc fallu que je le vois de mes propres yeux. 

- Grand maître Malep, elle est prête. 

 Après cette phrase de monsieur Nkoma, de l’obscurité , sorti encore l’être le plus obscur que j’avais jamais vu de mon existence. 

 Il avait tout d’abord un visage effrayant sur lequel était déposés trois yeux et un nez qui n’avait aucun rapport avec celui d’un être humain. Ses deux bouches constituées de dents très pointues en forme de crochets se trouvaient alors sur les deux jours et au milieu de ça on pouvait apercevoir une sorte de queue. 

 Je n’avais pas encore vu le reste de son corps, je regardais d’abord monsieur Nkoma et madame Lee qui s’étaient prosternés. 

 Lorsque la deuxième partie de son corps qui était le tronc apparu aussi devant moi , je pu remarquer une multitude de sortes de cicatrices mais pourtant c’était son corps. Il avait aussi trois bras, donc un au milieu qui semblait être le principal. 

 Si j’attendais alors voir le reste du corps, ça n’allait pas être pour maintenant en tout cas…

- Nkoma , mon enfant !

 S’exprima t’il … Et pendant ce temps, ses deux yeux étaient posés sur moi tandis que le troisième regardait partout en même temps. 

- Oui grand maître.

- C’est d’elle dont tu me parlais ?

- Oui grand maître. 

- Est-elle prête ?

- Oui. 

- Comment t’appelles tu mon enfant ? 

 Même s’il le savait déjà , il voulait sûrement que je m’exprime…

- Lindsay ! 

- Lindsay, tu es prête à me donner ce que je t’ai demandé ?

- Oui. Je suis prête. 

 Ici, je répondais déjà sans toutefois mesurer l’ampleur de mes réponses… Ce sont des choses que je n’avais jamais vues et je ne comptais pas mourir maintenant. 

Madame Lee qui ne m’avait pas remis la photo de ma sœur au préalable, se rapprocha alors de moi et me la remit. Au même instant Malep me dit…

- Suis moi. 

Surprise de le voir ne pas avancer, je me demandais comment et par où devrais je le suivre. Encore que derrière lui se trouvait un mur. 

 Subitement, je vis apparaitre le reste de son corps , c’est à dire, des reins jusqu’au pieds. 

 Ses pieds ressemblaient à ceux d’un poulet mais en plus grand avec des griffes acérées. Mais ce qui était le plus effrayant, c’est le fait qu’il était séparé du reste de son corps. 

- Tu arriveras devant un grand trou et à l’intérieur tu déposeras la photo de ta sœur. Ensuite, tu feras trois tours de cette tombe et tu prononceras la façon dont tu veux qu’elle quitte votre monde. Une fois terminée, tu la recouvriras de la terre à côté et c’est tout. 

- D’accord grand maître. 

- Et surtout, peu importe ce que tu verras, ne crie pas, ne t’enfuis pas, termine ton rituel avant. 

 Au même moment, le reste du corps constitué des pieds de Malep se mit à avancer vers cette direction indiquée et je me mis à le suivre. 

 Le cimetière est un endroit lugubre, sombre et effrayant. Des bruits étranges et aussi des voix. Parfois, tu as l’impression d’apercevoir des gens ou alors que ce sont eux qui t’aperçoivent. 

 Après quelques mètres, nous arrivâmes justement devant un trou creusé d’environs deux mètres. 

 Le demi corps du grand sorcier s’est tenu à côté et moi je me suis rapprochée, j’ai déposé la photo de Chimene à l’intérieur et là je me suis mise à faire des tours comme prévu en souhaitant que ma sœur décède d’une courte et légère maladie. 

 Je ne voulais pas qu’elle souffre beaucoup… Je souhaite qu’on en finisse et que la vie continue. 

 J’étais au deuxième tour , je venais de dire cette phrase…

- Que Chimene ma sœur, quitte ce monde de courte maladie. 

 Net à l’instant où je voulais alors faire le troisième tour de la tombe,  c’est le corps de Chimene qui était apparu dans le trou. 

 Frayeur ! J’ai failli m’arrêter et m’enfuir mais je me suis tout de suite souvenue des paroles de Malep, alors j’ai terminé mon rituel. 

 Chimene était allongé dans cette tombe, vêtue d’une longue robe rouge et j’avais l’impression qu’elle dormait. 

 Lorsque j’ai terminé , j’ai recouvert la tombe de terre et en me retournant, le demi corps de Malep avait disparu.

 

 Le cimetière était encore devenu plus sombre et il fallait que je rejoigne les autres. 

 Je suis donc revenue sur mes pas comme nous étions venus et cette nuit, j’ai vu des morts faire des choses dans ce lieu. 

 Je marchais lorsque j’entendais des bruits et ensuite une odeur de nourriture qui chatouillait mes narines. 

 Qui pouvait bien faire à manger dans un endroit pareil ? Me demandais je ! Lorsque tout à coup, je vis un groupe de morts en train de déguster ce repas. 

 J’étais passée sans qu’ils ne prêtent attention à moi, sauf un qui décida alors de me suivre. 

 J’étais convaincue et persuadée qu’il ne m’avait pas vu mais il m’avait alors surprise quelques mètres devant en apparaissant devant moi. 

- Qui es tu ? Et où vas tu ? 

 Me demanda t’il… Je ne me rendais pas compte qu’un mort était en train de m’adresser la parole, j’avais du mal à rétorquer. 

 

A SUIVRE....