Épisode 20-21-22 / Crime dans l'ombre
#Episode_20
Contrairement à la maman de Aaron, celle d’ Iris ne vivait pas en ville… Après plusieurs jours sans nouvelle de son unique fille, elle décida alors de venir vérifier d’elle même et elle trouva la porte de cette dernière fermée.
Après l’avoir enfoncée avec l’aide des jeunes du quartier, elle constata que la chambre était alors vide avant de se rendre au supermarché pour se renseigner à son tour.
Comme face à la maman d’ Aaron, j’avais su garder mon calme et j’avais répondu à cette femme que moi aussi j’étais à la recherche de mes deux employés.
Je ne sais par quelle miracle, elle s’est croisée avec la mère de Aaron et ensemble ont décidé de déposer un avis de recherche à la police.
Je n’étais au courant de rien mais sur les réseaux sociaux, ils en parlaient déjà assez et surtout en avaient ras le bol de ces disparitions répétitives.
La ville était remontée et certains étaient prêts à en finir. En fait, la disparition d’Iris et de Aaron était la goutte d’eau pour eux.
Surtout lorsqu’on apprenait les témoignages sur eux.
Je pense que j’aurai juste tué Iris que tout se serait passé normalement mais le crime imprévu qui était celui d’ Aaron avait bouleversé la chaîne.
Monsieur Nkoma au courant de ce qui se disait par le biais de madame Lee me convoqua alors dans son manoir un soir pour en parler.
- Lindsay, tu es au courant de la disparition de ce jeune homme ?
J’avais d’abord eu du mal à répondre et comme désormais, j’étais devenue une grande menteuse, j’avais failli mentir mais je m’étais rappelée qu’il finirait par connaître la vérité.
- Je n’avais pas de choix monsieur Nkoma.
- Comment ça , tu n’avais pas de choix ?
Je me mis alors à lui narrer l’histoire de ce soir et lorsque j’aperçus sur son visage l’angoisse, je compris que j’avais peut-être merdé.
- Tu n’aurais pas dû !
- Il avait découvert le corps.
- C’est vrai aussi mais ça va nous créer des ennuis. Bon sang.
- J’étais obligée d’en finir pour qu’il se taise à jamais.
- Et où sont les corps ?
- Je les ai jetés dans la rivière.
- Ok. Il faut qu’on les récupère et qu’on en fasse bon usage. Madame Lee, vous avez des gens qui peuvent nous aider ?
- Oui monsieur Nkomo, je vais passer quelques coups de fil.
- Ne tardez plus. Et toi Lindsay, garde la même version. Ne dis rien de contraire à ce que tu as commencé à dire ! Ok ?
- C’est compris !
- Vous pouvez disposer !
Je rentrais chez moi sans toutefois même réaliser l’ampleur de ce que je venais de causer.
Madame Lee de son côté avait alors chercher des plongeurs qui devaient à tout prix récupérer les corps avant certains riverains qui se livraient à des activités dans ou près de ce lac.
Pendant ce temps, les enquêtes se multipliaient. Par jour, je recevais la visite d’au moins trois patrouilles et ils étaient persuadés que le coupable venait du supermarché.
Jusqu’ici , ce qui me sauvait était cette notoriété que j’avais acquise par le sang. Ils arrivaient , me posaient deux trois questions et allaient interroger d’autres employés.
La pression montait au jour le jour et chaque fois, j’avais une seule envie, que monsieur Nkoma me dise que le soucis était réglé.
Pourtant ça semblait encore plus difficile.
Deux jours sont alors passés et un matin, je reçois la visite surprise de la maman d’ Iris qui entre au supermarché et se met à faire un scandale en s’adressant directement à moi.
- Remets moi ma fille. Madame remets moi ma fille.
Sa voix est en sanglots, son visage plein de larmes et sa force est incontrôlable. Il a fallu l’intervention de trois hommes robustes de la sécurité pour la calmer.
- Elle a tué ma fille. Elle a sacrifié ma fille. On m’a dit , je suis allée regarder et j’ai vu son visage. C’est elle qui a sacrifié ma fille.
Intérieurement je suis surprise mais je dois garder mon assurance devant ces personnes qui attendent forcément une réaction en me regardant.
- Madzme…
Dis je dans un calme…
- Je sais comment c’est difficile de perdre un être cher mais vous devez rester calme.
- N’ose pas me parler. Je te demande juste de me remettre ma fille.
- La police est sur cette affaire, alors attendons la fin des enquêtes. J’ai une mère comme vous, je ne saurai vous porter plainte pour diffamation. Je préfère encore vous demander de garder votre calme.
Alors qu’elle essayait encore de crier, j’avais demandé à la sécurité de l’éloigner du périmètre du supermarché.
J’ai rassuré la clientèle et les employés et tout est revenu dans l’ordre ,mais pas pour longtemps.
À la fin de la journée, je suis rentrée dans mon appartement comme d’habitude. J’ai pris un bain , j’ai mangé et je regardais un programme a la télé , lorsque soudain, on frappa à ma porte.
- Qui est-ce ?
- C’est la police madame Lindsay. Ouvrez !
J’ai eu ce mauvais pressentiment qui a tout de suite changé mon humeur mais il fallait que j’ouvre…
- Oui.
Ils étaient trois et avaient reçu l’ordre de venir m’embarquer car on avait retrouvé les sacs avec les corps à l’intérieur et certains affirmaient m’avoir aperçu le diriger dans cette zone il y’a quelques jours…
A SUIVRE....
#Episode_21
Je n’avais opposé aucune résistance, j’ai demandé à enfiler un vêtement mieux que ma nuisette et je les ai suivis.
Dans la voiture, j’ai pensé qu’ils avaient plus de preuves que ce que je savais car ils me dévisageaient comme quoi, je paraissais être une bonne personne mais au fond j’étais une méchante.
Et j’avais raison.
Une fois au poste de police où la presse et plusieurs médias m’attendaient après l’annonce de la découverte macabre, j’entrais alors dans le bureau du commissaire et à l’intérieur se trouvaient , les deux sacs avec les deux corps, le commissaire et quelques policiers mais surtout deux hommes que je ne connaissais pas.
- C’est elle qui vous a envoyés ?
Demanda le commissaire aux deux hommes inconnus.
- Oui mon commissaire, c’est elle !
- De quoi on parle ici ? Qu’ai je fait ?
- Madame Lindsay, ici c’est moi qui pose les questions. D’accord.
- D’accord.
- Connaissez vous ces messieurs ?
- Non. Je ne les connais pas.
- Et reconnaissez vous les corps au sol ?
Je fis aussi la surprise en regardant les corps qui avaient déjà blanchi et fripés à cause de l’eau.
- Iris , Aaron ? Mais qu’est-ce qui s’est passé ?
- Madame c’est moi qui pose les questions, je répète.
- Ces deux hommes ont été interpellés il y’a quelques heures en possession de ces sacs contenant les corps de mademoiselle Iris et de monsieur Aaron recherchés il y’a déjà près d’une semaine. Après plusieurs questions, ils ont avoué que c’est vous qui les avez envoyés récupérer ces corps à l’endroit où vous les avez jetés. Selon nos enquêtes, plusieurs patrouilles vous ont aperçu allant dans cette direction à une heure tardive mais n’ont pris la peine de fouiller votre véhicule. Quels sont les faits que vous reconnaissez ça dans cette version ?
- Déjà monsieur le commissaire, je ne reconnais pas ces monsieurs. Je ne les ai jamais vus de ma vie. Maintenant pour ce qui est de ma balade dans cette zone, oui je m’y suis rendue mais j’allais encore plus loin rejoindre mon patron et certains partenaires.
- Donc vous dites que ce n’est pas vous qui avez demandé à ces hommes d’aller repêcher ces corps ?
- Jamais monsieur le commissaire !
- Par contre, il se dit selon certains témoins que les victimes ont précisé venir chez vous avant de disparaître. Des employés de votre supermarché, et aussi la mère de Aaron.
- Je n’ai vu personne chez moi ce soir. Je ne pouvais recevoir personne, puisque je me déplaçais.
- Et que dites vous de ceci ?
Il me montra alors sur les sacs, l’emblème du supermarché.
- Vous êtes les seuls à utiliser ces sacs et ils semblent encore neufs.
- Monsieur le commissaire, parfois des gens viennent demander ces sacs, nous n’allons pas refuser. Certains en achètent même.
- Ok. De toutes les façons vous aurez toujours un moyen de trouver une parade.
- C’est simplement parce que je dis la vérité.
- C’est une bonne chose de dire la vérité mais sachez que nous allons trouver qui a fait ça et gare à vous si vous êtes impliqués.
- Est-ce que je peux rentrer chez moi ?
- Pas tant qu’on a fini ! Vous allez passer la nuit ici le temps des examens et analyses.
- Quoi ?
- Vous m’avez très bien entendu.
Le commissaire voulait à tout prix me coincer et il savait comment me faire craquer. Pour les deux hommes envoyés par madame Lee, ils étaient coupables d’office et la prison les attendait désormais.
J’avais droit à mon téléphone mais je savais que le moindre texto suspect devait être analysé. J’ai alors écrit à madame Lee et j’ai joué la carte de l’innocente en lui disant qu’on m’avait arrêté pour un crime que je ne connaissais pas.
Le lendemain, ils allèrent interroger madame Lee qui donna une version différente de la mienne en disant que monsieur Nkoma n’était pas au pays depuis et n’était revenu que le matin de mon anniversaire et ceci avec des preuves de son agenda.
Je la comprenais, elle ne voulait pas mêler le boss à cette histoire mais l’histoire elle même était encore plus compliquée que ça.
Les policiers ne me disaient rien, je passais du temps avec eux mais je n’avais pas le droit de m’éloigner.
Le troisième jour, j’ai dû être accompagnée par trois hommes en tenue afin de me changer et de prendre une douche ensuite nous sommes revenus.
Les enquêtes se poursuivaient et l’enclume se refermait sur moi au jour le jour.
Dans ma maison, après une fouille, ils ont découvert des sacs de la même série de numéro qui se suivait, le package couteau, cuillères et fourchettes dont il manquait celui avec lequel j’avais poignardé Aaron et qu’on avait retrouvé dans le sac.
Le pire c’est lorsqu’ils ont réussi à retracer mes appels de ce jour et certains messages du numéro de Iris avant de constater que j’avais bel et bien accepté de la recevoir ce jour à la maison.
Le commissaire m’a fait venir dans son bureau ce soir là aux environs de 23h… En entrant, j’ai trouvé monsieur Nkoma qui avait l’air très déçu et angoissé.
- Monsieur Nkoma.
Il me regarda sans rien dire…
- Madame Lindsay.
Me dit le commissaire…
- Pourquoi avez vous tué ces jeunes personnes ? Monsieur Nkoma m’a dit et j’aimerai que ça sorte de votre bouche.
A cet instant précis, je regarde monsieur Nkoma qui me dit…
- C’est bon, dis lui la vérité et on avance. Ça ne sert plus à rien de tout cacher.
Je me suis demandé si je devais encore garder ma première version tel qu’il m’avait conseillé lui même ou alors c’était vraiment le moment de passer aux aveux.
- En fait monsieur le commissaire…
A SUIVRE...
#Episode_22
Alors que l’étau se resserrait contre moi depuis quelques jours, j’avais donc ce soir la possibilité de tout dévoiler et ceci sous la coordination de mon patron qui me demandait de ne rien cacher.
Que faire d’autre que d’obéir à ma haute hiérarchie ? Je me suis donc mise à tout raconter au commissaire de police qui prenait la peine de m’écouter minutieusement comme un petit ange.
À la fin de mon récit où j’étais alors passé aux aveux sans savoir qu’on m’enregistrait, il s’est adressé à monsieur Nkoma en disant.
- Tu penses qu’on peut donc faire quoi d’elle ?
- Je n’en sais rien. À toi d’en décider. Elle t’a tout dit.
- C’est une faute extrêmement grave et tu vois comment la ville est retournée à cause de cette histoire.
- Elle n’a juste pas été prudente. Mademoiselle Lindsay, vous avez agis comme une bleue.
- Il n’était pas prévu dans le coup et je ne savais pas comment gérer la situation.
- L’heure n’est plus aux regrets.
Ajouta le commissaire…
- Monsieur Nkoma est un ami à moi et juste à cause de cela , j’aimerai tellement vous épargner le pire.
- Qu’est-ce qu’il faut ?
Je me doutais qu’il allait me demander de monnayer , ce qui n’était d’ailleurs pas un problème mais je ne savais pas qu’il n’allait s’arrêter là.
- Il faut de l’argent. Et surtout beaucoup d’argent.
- L’argent n’est pas un problème. Vous avez besoin de combien ?
- 15 millions et je vous épargne.
15 millions ? Je me souvenais que dans compte j’en avais un peu plus. Du coup , je lui ai dit qu’il n’y avait pas de soucis.
Sauf qu’il ajouta…
- Et vous devriez quitter le pays le plus vite possible.
- Quitter le pays ? Mais comment ça ?
- Lindsay tu sais, les choses ne sont pas aussi faciles. L’argent c’est bien mais est ce que ça va réparer tous les torts que tu as causés ?
Me demanda le commissaire, ensuite monsieur Nkoma ajouta…
- Pour un oubli plus facile et rapide, le mieux serait que tu disparaisses un moment. Et quoi de mieux que d’aller dans ton pays te refaire un souffle nouveau ?
- Et le boulot ?
- Lindsay, le temps que les choses se calment, on va te rappeler. Promis.
Je faisais tellement confiance à monsieur Nkoma, après tout ce que nous avons traversé que j’ai accepté le deal.
C’est donc comme ça que mon aventure au Gabon prenait totalement fin après plusieurs années de service.
Je me devais de quitter dans la plus grande discrétion. Et d’ailleurs, si la presse gabonaise attendait alors une suite de cette affaire, moi je tentais de m’échapper avec l’aide de la police et aussi de mes employeurs.
Madame Lee fut celle avec qui je trainai pour la dernière fois… Ce jour alors qu’elle était allée récupérer certaines pièces importantes dans mon appartement afin de me les remettre, elle fut aussi celle qui fut chargée de m’accompagner à l’aéroport où je devais prendre un vol spécial pour le Cameroun.
Même si j’étais d’une part heureuse d’aller retrouver mes parents, je dois me dire, ce pays allait énormément me manquer.
Pendant que j’attendais mon vol dans une pièce fermée, madame Lee m’embrassa sur la bouche et me dit.
- Tu as eu beaucoup de chances tu sais ?
- Comment ça ?
- Ils voulaient se débarrasser de toi.
- De qui tu parles ?
- Monsieur Nkoma. Il n’a jamais essayé de te protéger. Il a voulu se débarrasser de toi. Mais avec tout ce qui se passait déjà au pays, il a trouvé qu’il serait mieux pour lui que tu t’en ailles.
- Attends, ça veut dire qu’il ne va plus me rappeler ?
- Je crains que non. Le commissaire fait parti de notre cercle. Et depuis le début, ils sont complices et c’est monsieur Nkoma qui demande à ce que cette pression soit mise sur toi afin que tu puisses parler et avouer tes crimes.
- Je comprends pourquoi j’ai été enregistrée.
- Oui, c’était au cas où tu essayerais de lever la tête, tu aurais eu droit à un chantage.
- Et l’argent ?
- Il fallait bien qu’il récupère une partie de son investissement.
Je me suis alors rendue compte à l’instant que je venais de me faire duper par mon employeur.
Après avoir effectué un virement de 15 millions comme ils me demandaient , il me restait à peine 3 millions et c’est avec cela que je comptais rentrer vivre au Cameroun le temps pour lui de me rappeler.
Mais, là je me rendais alors compte que c’était terminé pour toujours.
- Mais , vous, madame Lee pourquoi me dites vous ça ?
- Parce que je ne voulais pas que vous vous en allez mademoiselle Lindsay. Je suis tombée amoureuse de vous et j’adorais votre compagnie.
Est-ce qu’elle savait que je l’avais même fait pour remplir des conditions ? Elle qui subitement était déjà amoureuse…Mais ceci m’importait peu, j’étais désormais concentrée sur cette trahison soudaine et je me demandais bien à quel niveau j’avais fauté.
J’avais très mal , surtout lorsque je savais que je ne pouvais plus rien faire, qu’il m’était impossible de faire marche arrière et de changer les choses.
Des regrets, de la colère et aussi de la haine, j’en avais jusqu’au cou.
Quelques instants après, je rentrais alors définitivement au Cameroun où un nouveau chapitre de ma vie était censé débuter…
A SUIVRE....
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