Épisode 1 & 2 Crime dans l'ombre
Episode_1
Ne dites jamais que vous êtes inutiles !
Tant que le souffle de vie vous habite, sachez que vous valez beaucoup pour une personne proche ou quelconque. Maintenant ça dépend du sens dans lequel, cette personne souhaiterait vous utiliser.
Mais avant d’arriver là, laissez moi vous raconter où tout a commencé…
Je me prénomme Lindsay, je suis née dans une famille où mes parents estimaient que pour nous motiver, il fallait qu’ils nous comparent entre nous enfant.
J’avais alors peut-être eu la malchance d’être celle qui était tout le temps mise en concurrence avec ma sœur.
C’était des ‘’ Tu ne peux pas rapporter les mêmes notes que ta sœur ? ‘’ ‘’ Regarde comment ta sœur s’habille mieux pour sortir ‘’ ‘’ Tu dors encore pourtant ta sœur a déjà arrangé sa chambre ‘’ ‘’ Ta sœur, elle au moins a eu une bonne raison de sortir ce soir et toi ? ‘’
Ça m’agaçait tellement que j’ai voulu faire comme ma sœur, voire mieux mais à chaque fois j’échouais. Je cherchais à comprendre si c’est moi qui ne lui arriverait alors jamais à la cheville ou alors c’est simplement elle qui s’améliorait au jour le jour…
Finalement, j’ai grandi avec ce complexe… Un complexe qui plaisait plutôt à ma sœur depuis des années.
Elle n’était pas si sainte qu’elle le laissait croire car il arrivait des moments où mes parents s’absentaient pour un voyage et là j’avais droit à voir son vrai visage.
- Tu réagis ainsi parce que papa et maman ne sont pas là.
Me lança t’elle lors d’une dispute sur un programme télé. Surprise par cette phrase, je lui demandai alors , quel était le rapport, elle me repondit…
- Tu sais très bien que s’ils étaient là, j’aurai regardé ce que je veux. Ils me préfèrent parce que je suis intelligente et toi non.
Ce soir, je n’avais pu supporter un tel affront alors j’ai porté main sur elle… N’allez pas croire qu’elle s’est laissée faire, elle m’a rendu mon coup.
- J’attends que papa et maman reviennent et je leur dirai tout.
Je savais qu’à leur retour on ne voudrait même pas écouter ma version. C’était elle l’enfant préféré et lorsqu’il fallait rendre compte, c’est elle qu’on écoutait.
Le lendemain les parents étaient revenus du village et avant qu’ils ne déposent leurs effets, elle avait déjà dit que je lui avais porté main en leur absence.
Mon père, fou de rage se mit à crier sur moi depuis ma chambre…
- LINDSAY ! LINDSAY ! Qu’est-ce que j’apprends ? Pourquoi tapes tu ta soeur ?
J’avais essayé de placer un mot mais c’était peine perdue. Il ne me laissait même pas répondre à la question posée.
- Elle est ton enfant ? C’est ta sœur ! Encore plus ta sœur jumelle. Et s’il y’a une personne qui était sortie avant l’autre, c’est bel et bien elle. Alors que ce soit la dernière fois.
Bien évidemment comme vous l’avez lu, Chimene était alors ma sœur jumelle… Une vraie jumelle car on se ressemblait physiquement comme deux gouttes d’eau.
Le seul soucis c’est que toujours dans cette même maison, ils essayaient de me faire croire qu’elle était mieux que moi en tout, même physiquement.
Le plus intriguant encore, c’est le fait que même à l’extérieur, ça se prouvait… Malgré le fait que nous nous ressemblions, elle attirait plus d’yeux sur elle que moi.
Pour avoir fait les mêmes collèges, elle créait des scandales tout simplement parce que deux élèves se bagarraient pour elle ou encore des professeurs.
Mais moi, c’est à peine si un garçon me regardait. Ils me traitaient de ‘’ fille pâle ‘’ disant que ma sœur avait pris tout le charisme dans le ventre de ma mère.
J’essayais de m’en foutre mais parfois ces multiples situations rongeaient mon subconscient.
A l’âge de 25 ans, j’avais compris que éternellement ma sœur demeurera supérieure à moi lorsqu’elle se maria.
C’est à cette période que j’ai reçu toutes les moqueries venant de partout.
Pour ma famille et des amis, c’était l’exemple parfait et en plus de ça, elle avait rencontré ‘’ l’homme parfait ‘’
Gires Nana…
Un jeune architecte qui avait fait fortune grâce à ses œuvres mais aussi grâce à ses contacts. Il avait 30 ans et voulait déjà se stabiliser. Comme par hasard, il rencontra Chimene et en six mois, il faisait d’elle sa femme.
Pendant ce temps, moi je venais d’arrêter l’école et je cherchais du boulot. C’était encore supportable lorsque je restais avec ma sœur qui ne travaillait pas aussi, mais lorsqu’elle fut contraint de partir de la maison, je sus que ma vie serait désormais un calvaire près de mes parents , qui avaient déjà à me faire la remarque sur le fait que je ne leur avais jamais présenté une simple souris comme copain.
- Lindsay, je veux qu’on parle.
- Chimene, tu es encore là, je pensais que tu es déjà partie
- Je parlais en bas avec les parents mais il fallait que je te parle avant de partir.
- Ah bon ? Qu’ai je fait encore cette fois ?
- Non rien du tout. Je tenais juste à te présenter mes excuses.
- Tes excuses ?
- Je sais les frustrations par lesquelles tu es passée depuis que nous sommes petites. Je tenais simplement à te dire que tu demeures ma sœur, mon sang et jamais je ne t’abandonnerais encore moins me fâcher contre toi. On a beau se disputer parce que nous restions ensemble mais aujourd’hui je ne te verrai plus chaque matin car je vais vivre ailleurs. J’aimerai qu’on se porte dans le cœur pour toujours… Je t’aime Lindsay.
A SUIVRE....
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#Episode_2
Les paroles de ma sœur m’avaient tellement touché, j’ai coulé des larmes avant de la serrer dans mes bras fortement.
Mais en réalité, je ne savais pas pourquoi je la serrais… Avais-je pris ses excuses comme un drapeau blanc qu’elle brandissait en guise de défaite ou alors c’était le fait que je n’allais plus l’avoir dans mes pattes.
- Moi aussi je t’aime tellement et je te souhaite tout le bonheur du monde dans ta nouvelle maison. Que ton mari soit celui qui prendra soin de la perle que tu as toujours été. Je serai toujours là pour toi Chimene. Sache que tu pourras toujours compter sur moi.
- Merci ma sœur. Bon, maintenant il faut que je file, voilà Gires qui klaxonne déjà.
- D’accord. Bonne route et à plus.
Si j’étais sûre d’une chose c’est que ma sœur à l’instant présent là, n’allait pas me manquer. Parfois, je remerciais Gires dans mon cœur. Un merci d’être venu me debarasser de cette sœur qui me faisait de l’ombre.
Après le départ de Chimene, mes parents se comportaient maintenant comme des personnes qui n’avaient plus d’enfants. C’était insupportable de vivre cette frustration.
Si je me souviens que lorsqu’elle était encore là, ma mère s’arrangeait toujours pour faire à manger, depuis son départ, cette habitude l’avait quittée.
Je me battais pour trouver du boulot et lorsque je rentrais, je ne trouvais pas à manger et ils ne se gênaient pas de me répondre comme quoi ils étaient fatigués et ils sont allés manger au restaurant.
Ma mère ajoutait que si je voulais manger, je n’avais qu’à entrer en cuisine.
Je me demandais ce que je devais faire pour gagner le respect de mes parents. Et à chaque fois, la seule solution qui me venait en tête, était de trouver un boulot qui allait alors me rapporter de l’argent, mais alors beaucoup d’argent.
Leurs agissements me forgeaient, mon mental grandissaient et je commençais à ne plus rien ressentir.
Parfois, je revenais d’une journée chargée et j’entrais directement dans la chambre et ils ne se daignaient même pas de me poser une petite question sur comment j’avais alors passé ma journée.
Mais moi, je ne les détestais pas, je me faisais plutôt la promesse de réussir et de leur montrer que j’étais aussi importante et que s’ils l’avaient oublié, j’étais aussi leur fille.
Si tu entendais mes parents rire, c’est parce qu’ils étaient au téléphone avec Chimene… Ma mère ne cessait de lui donner des conseils chaque soir.
Chimene était allé dans une autre ville, c’est pourquoi ils ne se voyaient pas constamment. Sur ses statuts, je pouvais voir à quel point elle était heureuse… À quel point la vie lui avait alors sourit tandis que moi j’étais au bord du gouffre.
Moi qui ne buvais pas, j’ai commencé à boire afin de ne plus penser, de dissimuler ma frustration et de rentrer me coucher une fois.
Le pire, c’est lorsque je me suis mise à fumer.
Mon père n’avait juste pas le courage de me mettre à la porte, il supportait et me répétait chaque fois qu’il avait raison sur mon sort et qu’il savait que c’est où j’allais finir.
Je n’osais lui répondre… Je m’étais promis que ma réponse serait alors un boulot bien payé et là, je gagnerai leur respect.
Ainsi donc un soir, je fus assise dans mon coin habituel devant un verre et une cigarette lorsque un monsieur et son collègue vinrent prendre place deux tables après moi.
Ils se mirent à discuter sur un nouveau supermarché qu’ils avaient alors ouvert au Gabon et qu’ils cherchaient des employés.
Les deux monsieurs n’avaient vraiment aucune idée jusque là et se demandaient bien par où ils pouvaient commencer pour en trouver.
Le courage me fit donc leur demander.
- Vous payez combien ?
- Pardon ?
- Désolée messieurs. Je vous ai entendu parler et je demandais si le salaire était consistant, je cherche du boulot.
- Avez vous de l’expérience ? Il s’agit d’un grand supermarché.
- Monsieur, personne ne naît avec de l’expérience , il s’acquiert !
Je parie qu’ils furent éblouis par mon courage, ils m’invitèrent alors sur leur table.
Une fois après les avoir rejoins, les discussions avaient alors mieux avancé.
- Quel salaire vous ferez plaisir ?
- Moi, je veux beaucoup d’argent messieurs. J’ai une famille et je veux vivre une belle vie.
- Estimez !
- 500.000 !
- Euros ?
- France CFA !
- Je m’en doutais mais nous on paye en Euros.
Alors que je voulais encore placer un mot, son collègue dit.
- Mademoiselle…
- Lindsay.
- Lindsay, voilà ! Pour aller plus vite, puisque vous serez vraiment la première que nous pouvions recruter dans ce nouveau supermarché, nous allons au cas où on s’accorde, vous confier aussi la tâche de choisir vos collègues et leur apprendre le métier. Même si vous n’êtes pas expérimentée, vous l’avez si bien dit, ça s’acquiert.
Son collègue poursuivit.
- De ce fait, puisque vos tâches seront multiples, nous allons commencer avec un salaire de 2000€.
Discrètement, j’ai pris mon téléphone pour calculer lorsque je vis 1.300.000 frs cfa.
- Vous vivez au Cameroun ?
- Oui.
- Vous aurez droit à un billet d’avion gratuit chaque mois afin de venir voir votre famille. Des avantages il y’en aura encore si vous êtes sages et surtout une bonne employé.
- Alors êtes vous d’accord ?
A SUIVRE....
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