Épisode 14-15-16/ Crime dans l'ombre

Episode_14



 En analysant cette situation à la fois gênante et complexe, je compris que madame Lee ne pouvait donner une raison valable. 


 Alors il fallait que j’intervienne…


- Qu’est-ce qui se passe papa ?


 Mon père m’expliqua la situation que je n’ignorais pas et là, je lui dis. 


- Excusez là, c’est une culture au Gabon. Lorsqu’on offre à manger à ses parents seulement eux doivent en manger. 


- Mais est-ce que nous sommes au Gabon Lindsay ?


- Cetait juste un réflexe de sa part, vous devriez la comprendre. Mais en même temps papa est-ce que ça se fait de donner à manger aux enfants des gens ? Imagine il s’écroule après, on dira que tu as empoisonné l’enfant. Tu ne sais pas ce que j’ai mis à l’intérieur. 


- Tu nous as empoisonnés ? 


- C’est une façon de parler. Une manière de dire que vous devriez parfois retenir votre générosité. Ce plat il est uniquement pour vous alors savourez le. Ça fait combien de temps, vous n’avez pas goûté ma cuisine ? 


 En même temps, je chassais le petit vers l’extérieur tout en convainquant mes parents de terminer leur nourriture.


 Le goût du sang dans la nourriture allait les pousser à terminer leur plat et c’est ce qui arriva. 


On venait de l’échapper bel. Une chance pour nous, j’avais su être convainquant. Et c’est autour de plusieurs causeries sur ce ma nouvelle vie au Gabon que mes parents léchaient leurs doigts en me remerciant de leur avoir apporté ce succulent repas. 


 La mission venait alors d’être complètement accomplie et je pouvais désormais ne rien craindre. 


 Pour fêter ça, j’ai transformé cette veillée en presqu’une fête. Après un discours où je disais aux personnes qui étaient là de ne pas pleurer Chimene, de ne pas être triste car elle n’aurait pas aimé les voir dans cet état. 


- Plusieurs personnes ici ont une fois trainé avec ma sœur. Vous savez tous ici qu’elle avait une grande joie de vivre. Ma sœur était toujours souriante et elle n’aimait pas voir ses proches tristes comme vous êtes. Je parie que de là où elle se trouve, elle aimerait que vous soyez heureux tout de même. 


 Pour couronner mon hypocrisie, j’avais alors coulé des larmes de crocodiles et certaines personnes sont venues me réconforter. 


 J’avais ajouté de la boisson au point où des gens retournaient ivre chez eux. Vous n’ignorez rien des deuils dans notre pays. 


 Madame Lee vint me voir à une certaine heure qu’il fallait qu’on y aille… Sans dire aurevoir à qui ce soit, je suis retournée à mon appartement. 


- Qu’est-ce qui ce serait passé si l’enfant mangeait ce morceau de poulet ?


 Avais je alors demandé à madame Lee. 


- On t’aurait démasquée. 


- Et par quel moyen?


- Tu allais devenir folle et tu allais tout dévoiler.


- À ce point ?


- Fais très attention à ce qu’on te dit. Respecte toutes les règles et tu n’auras pas de soucis. 


- J’ai compris.


 Je rejoignais alors mon appartement sous le regard toujours étrange de madame Lee. On aurait dit qu’elle voulait me dévorer, tellement ses yeux se baladaient sur mon corps. 


J’avais dormi et le lendemain à 11h , je rejoignais les autres à la levée où on devait alors partir chez son mari pour quelques heures avant de rejoindre le village de ce dernier pour la fin des cérémonies funestes. 


 Lorsque mes parents me virent, ils me demandèrent à quel moment j’étais rentrée cette nuit. 


- Je ne voulais pas vous déranger. J’ai préféré m’éclipser. J’étais très épuisée. 


- D’accord. 


 Ils ne me lâchaient pas. Surtout ma mère… Elle s’était accrochée à mon bras. Mon père au moins essayaient déjà coordonner les choses avec son gendre mais maman , ne voulait pas me lâcher. 


 Elle me répétait que désormais elle n’avait que moi et qu’elle n’aimerait plus perdre son dernier enfant. Elle ajoutait surtout que je devais être très prudente car la vie était dangereuse. 


 Je me disais juste intérieurement que si seulement ma mère savait ce que j’étais capable de faire désormais. Si elle pouvait s’imaginer que c’est moi qui avait causé cet événement triste qui nous rassemblait. 


 A qui demandait elle de faire attention ?


 Sauf que j’oubliais alors que , même le diable devrait faire attention à Dieu.


 Le corps était alors transporté dans un corbillard pour la maison de son mari. Une fois au domicile, on déposa le cercueil au centre de la maison et on exigea à ceux qui voulaient voir le corps de le faire rapidement car on allait le refermer. 


 Je remarquai alors que tout le monde qui y faisait un tour revenait déçu. 


 On lisait carrément une déception sur leur visage. 


Curieuse, je me suis aussi levée et je suis allée regarder. C’était horrible. 


Chimene avait complètement changé. 


 Elle était devenue toute noire comme si elle s’était brûlée, elle avait la peau sur les os. On pouvait clairement voir ses yeux qui étaient rentrés dans l’orbite. 


 On aurait dit un squelette. 


Directement, j’ai eu la même réaction que tout le monde, j’ai même failli vomir. 


 Si je ne connaissais pas ma sœur, j’aurai parié qu’il ne s’agissait pas d’elle mais certains traits me confirmaient qu’elle était bel et bien couchée dans ce cercueil. 


En ressortant, j’ai eu un pincement au cœur mais j’étais loin de savoir que ce n’est pas ce qui allait bientôt me faire partir de cette maison…


A SUIVRE....


#Episode_15


 J’étais avec maman lorsque madame Lee demande à me voir afin de me parler en aparté. Je prends congés de ma mère et je vais écouter ce qu’elle a à me dire. 


- Dites moi Lindsay, le mari de votre sœur est qui au juste ? 


- Comment ça qui au juste ? C’est son mari ! Gires, un jeune qui travaille dans…


- Ce n’est pas ça que je veux savoir. Il appartient à une religion ? 


- Euh oui. Ma sœur me disait toujours qu’il adorait prier. 


- Oh merde! Je comprends. 


- Qu’est-ce qui se passe ? 


- Il faut qu’on parte d’ici. 


- Comment ça ? 


- Je t’expliquerai sur le chemin. Mais dis aurevoir à ta famille, on part. 


- Ok. 


 Ça devenait stressant de toujours fuir. Et si vous ne le savez pas, c’est ainsi chaque fois que vous ferez ce choix. 


 Ils vous verront libres, bien portant, ils vous envieront sans savoir que vous êtes toujours en train de courir , de vous enfuir. Vous essayez toujours d’échapper à quelque chose ou encore de remplir une sale condition qui n’avait que pour prix la mort au cas où elle n’était exécutée. 


 Je suis allée voir ma mère et je lui ai dit qu’il fallait que je parte… Elle était très surprise et elle n’a pas hésité à me demander. 


- Lindsay, tu es venue ici pour les obsèques de ta sœur ou autre chose ?


- Maman, je t’appelle promis. Mais là je dois partir. 


 Ma mère ne m’avait pas répondu et je savais qu’elle n’était point contente de mon comportement qu’elle avait déjà longtemps toléré. 


 Nous sommes allées entrer dans la voiture madame Lee et moi puis elle m’a fait lire certains messages. Il s’agissait de monsieur Nkoma. 


 Il demandait à madame Lee où est ce que le corps de Chimene se trouvait. Lorsque celle ci lui avait alors répondu qu’actuellement le corps était chez son mari, il s’écria de rapidement partir car c’était dangereux. 


- Pourquoi c’était dangereux ? 


Avais je encore demandé à madame Lee. Alors elle ouvrit un audio de monsieur Nkoma où il disait. 


- Actuellement le grand maître me fait comprendre que son esprit refuse de traverser normalement et qu’il y’a une force qui la suivait afin de l’aider. Pour cela, je devais donc encore faire des achats pour quelques incantations. 


 Il demanda si j’avais un truc qui appartenait à ma sœur… Je me souvins donc que ma mère m’avait remis la chaîne qu’elle portait le jour qu’elle était décédée. 


- Oui j’ai sa chaîne. 


- Ça fera l’affaire. 


 Me lança madame Lee. 


Ma sœur m’avait causé beaucoup de surprises. Peut-être parce que c’était la première fois. Mais j’avais eu peur. Parfois je pensais qu’elle allait se réveiller et dire à tout le monde que c’est moi qui l’avait sacrifiée. 


 D’autres penseront que je l’avais fait pour de l’argent mais en réalité, j’avais un complexe plus grand que l’argent. 


 Je voulais exister ! 


Après l’achat de quelques bougies noires, nous sommes rentrées à l’appartement où madame Lee m’avait aidé à faire le rituel qui avait alors permis que Chimene rejoigne une bonne fois pour toute le monde des esprits.

 

 Je l’avais su lorsque ma mère m’a appelée et m’a dit qu’ils n’allaient plus tarder pour aller au village. 


- Mais pourquoi aussi tôt ?


- Lindsay je ne sais pas comment t’expliquer ça mais un phénomène étrange se produit à l’heure où je te parle. 


- Qu’est-ce qui se passe maman ?


- Il se passe que le corps de Chimene était en train de se décomposer sous nos yeux. Ta sœur est en train de pourrir. On ne doit plus tarder. 


- D’accord. Je vous retrouve au village. 


- Toi tu es où ? Tu n’as même pas assisté ta propre sœur. Juste des apparitions , on aurait dit que c’était les obsèques d’une étrangère. 


- Maman, je vais tout t’expliquer. 


 En réalité, je n’allais rien lui expliquer. 


 Lorsque le feu vert me fut donner pour rejoindre les autres au village, Chimene avait déjà été mise en terre à cause de la putréfaction de certains organes. 


 Tout ceci sous la forte incompréhension des personnes présentes. 


 Je suis arrivée au village, alors que tout était fini. Gires pleurait car pour lui, ça avait été précipité et il ne comprenait pas ce qui était arrivé à son épouse. 


 J’avais passé quelques heures et je suis rentrée parce que ma mère ne voulait pas écouter ce mensonge que j’avais inventé pour justifier mon absence. 


 Néanmoins, j’étais sauvée désormais et l’histoire de Chimene était désormais du passé. 


 Deux jours plus tard, je suis allée dire aurevoir à mon père. Lui, il était rentré mais ma mère était encore restée pour un moment. 


- Je dois repartir très tôt demain et je venais te dire aurevoir. 


- Aurevoir ma fille. Désormais nous serons seuls ici ta mère et moi.


- Vous pouvez m’appeler quand vous en avez envie. 


- Ce n’est pas pareil. Mais bon, on le fera. 


- Tu dis à maman que je l’aime et que je serai toujours là pour elle et pour vous. 


- Merci. 


 Je faisais un câlin à mon père avant de rejoindre la voiture qui m’attendait à l’extérieur. 


 Le lendemain j’étais prête à retourner à mon boulot. 


Mon premier sacrifice venait d’être accompli…


Le chapitre de Chimene s’était fermé à jamais , mais il n’avait servi qu’en à ouvrir d’autres, des plus cruels qui allait forcément suivre avec le temps…


A SUIVRE....


#Episode_16


 J’étais de retour au Gabon et cela faisait déjà plusieurs mois. Plusieurs mois que je me sentais enfin importante au sein de ma petite famille. 


 Même si parfois, j’avais quelques remords, je ressentais comme cette satisfaction d’avoir réussi, d’avoir accompli ce que je lorgnais depuis. 


 J’étais devenue le centre d’attention aux yeux de mes parents. J’étais celle qui les consolait , celle qui essuyait qui essuyait les larmes, celle qui venait à leur secours au premier coup de fil, celle sur qui on pouvait compter et aussi celle à qui désormais on disait tout. 


 Et il faut le dire, j’étais très satisfaite de me retrouver dans cette position. 


 J’avais arrangé mes incompréhensions avec ma mère, on s’était expliqué et un autre mensonge m’avait sauvé la face devant ses yeux. 


 Ma relation avec mon père était devenue plus soudée et intime car il me disait parfois des secrets qu’il n’osait dire à sa femme et moi aussi, je le couvrais sur certaines choses. 


 Sauf que, si auprès de ma famille, tout allait bien, dans mon boulot, les choses montraient leur visage tout doucement. 


 Un soir, j’avais finalement su pourquoi madame Lee aimait me dévorer du regard… Alors que je rentrais du boulot et que je voulais me reposais, elle m’avait demandé si elle pouvait venir passer du temps avec moi à la maison.

 

 Prétextant alors le fait qu’il y’avait des étrangers chez elle, j’ai dû accepter de la recevoir. 


 Une fois à la maison, je lui permis de faire comme chez elle… Elle ne se fit prier , elle se déshabilla et de son sac elle sorti une nuisette. Chose qui me parut bizarre car je m’étais demandée si elle n’avait pas prévu son coup. 


 Elle est allée au bar de la maison et s’est servie un verre, elle m’en a proposé mais malgré mon refus, elle a insisté et alors j’ai décidé de l’accompagner un moment. 


 Pendant qu’on buvait, elle me regardait et souriait… Je pense que j’avais vu cela venir d’où mon changement de sujet. 


- Madame Lee , ce sont vos enfants qui sont chez vous ? 


- Des enfants ? Je hais les enfants!


- Et pourquoi ?


- Juste comme ça. Je n’ai jamais voulu en avoir. 


- C’est ma première fois d’entendre une femme le dire. 


- Je préfère vivre une place. Je n’aimerai pas qu’on vienne m’encombrer. 


 Ne sachant quoi répondre, j’ai gardé le silence et elle m’a demandé..


- Toi, tu aimerais avoir des enfants ?


- Oui , pourquoi pas ? 


- Ah je comprends.


 Quelques minutes de silence encore, elle me proposa un jeu sous prétexte qu’elle aimerait mieux me connaître. Je ne comprenais même pas comment je me laissais hypnotiser par cette dernière , du coup j’ai accepté. 


- Il s’agit d’action ou vérité. Tu as droit à deux vérités, ensuite l’action sera obligatoire. 


- Ok. 


 Elle me posa deux questions dont elle avait les réponses, son but fut d’arriver à l’action où elle me demanda…


- Embrasse moi. 


- Pardon ? 


- Embrasse moi. 


- Non. Je n’ai jamais fait ça avec une fille. 


- Chaque chose à un début. 


- Non. Je ne peux pas. 


- Lindsay c’est juste un baiser. Rien de plus. 


- Non. Je ne peux pas. 


- Tu dois respecter tes engagements. Ensuite ça sera à moi de faire tout ce que tu voudras. Tu dois m’embrasser. 


 Elle avait tellement insisté qu’à un moment pour m’en debarasser, j’ai préféré le faire et comme par miracle, j’avais apprécié. 


- Tu vois ce n’est pas si grave. 


- Je vais me coucher. Il y’a une autre chambre , tu pourras la rejoindre au moment où tu seras épuisée. 


 Elle n’avait rien dit… Elle souriait seulement. 


 Je suis allée me coucher mais ce baiser se baladait dans ma tête, dans mon esprit. 


 Aux environs de 2h , je me suis sentie enlacée dans les bras d’une personne. J’avais même oublié que je n’étais pas seule, c’est à cet instant où j’ouvre les yeux que je remarque qu’elle m’a suivie et qu’elle est nue , moi aussi. 


- Madame Lee. 


- Ne t’inquiète pas, rien ne s’est passé. J’ai juste pris plaisir à te regarder. 


- Que faites vous dans ma chambre ?


- Je n’arrivais pas à dormir toute seule. 


- Et pourquoi je suis nue ?


- Je voulais admirer ton corps. Et il faut le dire, je ne suis pas déçue. 


- Madame Lee. 


- Shuuut. Rendors toi. 


Je ne savais pas encore ce que ce petit jeu allait entraîner plus tard.


 Deux semaines après, j’ai commencé à recevoir des messages récurents venant de monsieur Nkoma. Le comble c’est lorsque c’est devenu des invitations à dîner. 


 J’essayais de jouer à la fille qui ne se méfiait de rien… j’allais à ses rendez vous, je parlais de tout et de rien avec lui, fin , je ne rejetais pas sa proximité. 


 Je ne savais pas alors que le loup m’entraînait dans sa gueule… Un soir après une soirée bien arrosée, il me balança. 


- J’ai appris que vous embrassez si bien. 


- Ah bon ? Qui vous l’a dit ?


- Une personne que vous avez récemment embrassée. 


- Je ne vois pas de quoi vous parlez ! 


 Il sourit et me caressa la hanche pendant qu’on dansait. 


 À la fin de la soirée, il décida alors de me raccompagner, je n’avais point refuser. 


 Il est monté avec moi jusqu’à mon appartement. Devant la porte, j’ai ouvert, il est rentré et lorsqu’à mon tour, je rentre, je croise le regard de madame Lee, nue comme un ver. 


 Monsieur Nkoma tout souriant me dit..


- C’est elle qui m’a dit que tu embrassais bien…


A SUIVRE....

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