Épisode 11-12-13/ Crime dans l'ombre
Épisode 11
Vous me demanderez peut-être comment est-ce que je savais que ces personnes étaient mortes et je vous répondrai que des morts lorsqu’on en voit, on sait que ce sont des morts.
La question de ce jeune mort par empoisonnement, qui était dans la trentaine m’avait laissée sa voix.
- Ou tu es de ces personnes qui viennent ici pour faire des rituels ?
J’ai hoche la tête…
- Et toi ? Tu as qui cette fois ? Ton père ? Ta mère ?
- Ma sœur.
- Elle t’a fait du mal ?
- Pas vraiment. Je n’avais juste pas de choix.
- Le choix ? Tu parles de choix ? On a toujours le choix. Ceux qui m’ont envoyé ici, avaient ce choix et ils ont fait leurs choix. C’est pourquoi je me retrouve ici.
Il me raconta sa mésaventure avec ses amis qui étaient jaloux de lui mais moi, même si j’avais écouté sa triste histoire, il fallait que je parte de là.
- Je dois partir je vous en prie. Ils m’attendent.
- Vas-y ! Mais dis toi qu’un jour, c’est peut-être toi qui servira aussi de sacrifice.
Il me laissa le chemin pour continuer. Une fois à l’endroit où j’avais laissé Malep et les autres, il n’y avait plus personne. J’étais alors obligée de retrouver toute seule le chemin de la sortie.
Heureusement que cette fois, ce n’était pas caché. Il fallait juste aller tout droit, la sortie était droite devant moi et je pouvais apercevoir les phares de la voiture de monsieur Nkoma.
Mais en marchant, derrière moi je suivais des pas, comme si quelqu’un me suivait et je n’osais même retourner. Je voulais rapidement sortir de ce cimetière.
Plus je pressais le pas, plus cette chose faisait pareil.
Une fois hors du cimetière, en entrant dans la voiture, je me suis retournée et j’ai aperçu le demi cotps de Malep qui se tenait à l’entrée du cimetière.
Je suis entrée dans la voiture et j’ai trouvé monsieur Nkoma et madame Lee dans une position étrange qui buvaient du champagne.
- Alors Mademoiselle Lindsay. Félicitations !
Me lança monsieur Nkoma , tandis que madame Lee passait seulement son temps à sourire.
- Vous voyez que ce n’était pas si difficile. Vous avez fait le bon choix, croyez moi. Vous serez une grande dame, un modèle, un exemple de réussite dans ce monde si vous continuez ainsi.
Je tremblais et je ne savais même quoi dire…
- Voiz buvez une coupe avec nous ?
- Non merci.
-Ok. Je ne vais insister, n’est-ce pas madame Lee ?
- Du tout monsieur Nkoma.
En même temps, ces deux avaient un comportement bizarre. Puisque en lui répondant, elle passa son doit sur son torse de manière sensuelle.
Il frappa encore sa main sur la vitre qui nous séparait du chauffeur et la voiture démarra. J’étais persuadée qu’ils me ramenaient chez moi mais malheureusement, nous sommes plutôt descendus dans son manoir et il nous invita, surtout moi car madame Lee, apparemment savait ce qui allait suivre.
Une fois à l’intérieur, sur la même table où cette proposition m’avait été faite, nous nous retrouvions.
Il me montra alors l’armoire vitrée où se trouvait le sablier de sang et me dit.
- Tu vois ce sablier de sang ? Lorsqu’il sera vide, c’est celui de Chimene qui le remplacera et tu prospéreras dans ta vie dès ce moment.
Madame Lee qui s’approchait de lui comme une chienne ne chaleur, renchérit alors les paroles de monsieur Nkoma en ajoutant.
- Lindsay lâche toi. Tu as fait le plus dur. Normalement maintenant tu devrais plutôt profiter de la vie. La suite sera belle et très bientôt tu oublieras que tu avais une sœur.
Puis les deux se mirent à s’embrasser devant moi, se déshabiller et ba*ser sur la table comme des bêtes sans pudeur et j’ose même croire que madame Lee essayait de m’inviter à leur jeu.
Mais hélas, je n’étais pas intéressée.
Lorsqu’ils terminèrent, monsieur Nkoma me demanda si je souhaitais passer la nuit ici ou alors je voulais rejoindre mon appartement.
Pour ma part, la seconde option demeurait la meilleure.
Il a demandé à un chauffeur de me raccompagner et c’est ainsi que je rejoignais mon appartement.
Je pense que jusqu’ici, je ne me rendais pas encore compte de ce que j’avais fait. Je ne mesurais pas encore l’ampleur de cette vilaine chose que je venais de réaliser.
En visitant mon téléphone, j’ai justement trouvé que ma sœur m’avait laissé une panoplie de messages où elle voulait qu’on parle mais j’étais trop émotive cette nuit pour être concentrée afin de lui parler et j’avais aussi pensé qu’elle était déjà endormie.
Le matin, je lui ai répondu et c’est dès ce jour qu’elle se mit à se confier à moi comme je vous racontais.
Ma sœur devenait une femme parfaite et qui me montrait tellement d’amour et de considération que je m’étais parfois mise à regretter mon acte.
À la veille de sa mort, j’avais su car elle était venue chez moi. Madame Lee ce jour m’avait alors dit ce jour que le sang dans le sablier avait terminé par s’estomper et que le prochain allait être celui de Chimene.
Mais, elle ajouta que cette nuit, Chimene viendra alors chez moi et que lorsqu’elle apparaîtra, je n’aurai qu’à ouvrir la porte de l’appartement et des personnes viendront la chercher.
A mon retour du boulot, j’avais attendu car avec eux tout se réalisait apparemment. Aux environs de minuit, je suis allée uriner et en revenant , j’ai trouvé Chimene assise sur mon lit.
- Lindsay , je suis là comme tu m’as demandé de venir.
Je n’avais pas répondu mais j’avais eu très peur mais aussi un peu de tristesse après car elle semblait réel mais aussi perdu.
J’ai pris deux minutes à la regarder avant d’aller ouvrir la porte. Des gens avec de longues blouses noires rentraient alors dans la chambre, attachaient Chimene qui les suppliaient et sortaient avec elle.
Le lendemain, on m’annonçait alors la mauvaise nouvelle de sa mort…
A SUIVRE....
#Episode_12
Après cette longue nostalgie, je me souvenais alors que je me trouvais alors au Cameroun pour les obsèques de ma sœur. Il fallait que je dorme car ma journée de demain allait être très longue.
Je n’avais pas encore vu mes parents, je suppose que Gires le leur avait dit. Mais en réalité , ça m’importait peu car je savais que nous nous verrons de toutes les façons.
D’un côté , j’avais peur de leur réaction et de l’autre aussi j’avais hâte de voir leur visage maintenant qu’ils avaient alors perdu leur enfant préféré.
Rien que cette pensée me convainquait que j’avais fait le bon choix et ça m’épargnait des regrets.
Le lendemain matin, j’avais des courses à faire avant de voir Gires afin que nous nous rendions chez mes parents.
Mon garde de corps m’a accompagnée dans un supermarché et je suis revenue à la maison. Vous vous demandez sûrement ce que j’étais allée acheter.
Il s’agissait là de quelques éléments pour boucler le rituel. Pour cela , j’avais besoin de quelques bougies rouges, d’une poule noire, d’œufs du village et pour finir d’une touffe de cheveux de ma sœur.
Pour les cheveux, ne vous inquiétez pas, ma visite à la morgue n’était pas anodine, j’avais tout prévu et j’avais coupé une bonne partie.
Ça n’avait pas été facile à trouver mais après quelques heures, j’ai pu rassembler tout ce que je voulais… J’ai quitté l’hôtel et j’ai pris un appartement meublé pour être plus à l’aise, tranquille et calme lors du rituel.
J’entrais alors dans le nouvel appartement et en déposant les choses mon téléphone sonna.
C’était Gires. J’ai imaginé qu’il essayait de confirmer le rendez vous pour ce soir chez mes parents.
- Oui Gires.
- Lindsay , J’espère que je ne te dérange pas.
- Non. T’inquiète.
- Ok. J’espère que tu te portes bien.
- Ça va et toi même ?
- Je vais bien. Je voulais juste savoir à quelle heure nous irons chez les parents ?
- Disons 17h , j’ai un petit truc à faire et je t’appelle.
- D’accord. Ça me donne aussi le temps d’aller voir mon pasteur.
- D’accord. A tout à l’heure.
- D’accord.
J’ai raccroché et je me suis mise à installer le matériel comme on me l’avait indiqué pour la fin du rituel.
Du coup, je n’avais pas constaté que mon téléphone était en train de sonner. Au moment où je m’y rends compte, je trouve plus de 25 appels manqués entre ceux de monsieur Nkoua et madame Lee.
Je me demande ce qu’ils veulent bien me dire, jusqu’à ce que mon téléphone se mit encore à sonner entre mes mains.
C’était encore madame Lee.
- Oui madame Lee.
- Oui Mademoiselle Lindsay , où êtes vous ?
- À l’appartement !
- Monsieur Nkoma essaye de vous joindre il y’a longtemps.
- Désolée, j’étais occupée par l’installation de ce que vous m’avez demandé de faire.
- Justement à propos de ça, évitez de vous rendre chez vos parents ce soir comme prévu.
- Ah bon ? Et pourquoi ?
- Faites juste ce qu’on vous demande de faire.
- Humm. Ok. J’ai compris.
- Vous me donnerez votre adresse et je passerai vous voir tout à l’heure.
- Je vous l’envoie tout à l’heure madame Lee.
- Merci.
Je ne savais pas encore ce qui venait de se passer mais je n’avais pas de choix. J’ai appelé Gires et j’ai inventé quelque chose pour justifier mon absence.
Une raison qui n’avait d’ailleurs pas de sens, je le savais.
Il me dit alors qu’il avait appelé les parents et il leur avait dit que j’étais au Cameroun et que ce soir je serai à la maison.
- Dommage, mais j’y serai demain. Même si tu es occupée j’irai seule.
- D’accord. Porte-toi bien.
- Merci. Bonne soirée Gires.
Madame Lee arriva à l’appartement à son tour et m’expliqua que je ne devais pas faire de rituel ce soir mais attendre la veille du début des obsèques.
Le pire c’est lorsqu’elle ajouta que je ne devais voir mes parents que le jour de la veillée.
J’avais beau lui expliquer que je devais être parmi les personnes qui étaient censées organiser ce deuil mais elle était catégorique en me précisant que les consignes venaient alors d’en haut.
J’ai du fuir ma famille… À Gires, chaque fois je trouvais une raison et je sais qu’il se posait des questions.
Pour mon avis sur le programme proposé, je l’avais fait par message et à Gires qui m’avait demandé mon avis.
Tout de même, le jour arriva et à la veille, je me devais de faire mon rituel avant de me rendre à la grande veillée qu’on avait organisé chez mes parents.
J’allais alors les revoir et je me demandais bien comment ça devait se passer.
Mais avant tout, il fallait bien que je termine ce que j’avais à faire.
J’ai tracé un cercle avec les bougies rouges et je les ai allumées. A l’intérieur du cercle, net au milieu, j’ai déposé les cheveux de Chimene et ensuite, il fallait egorger le poulet noir, recueillir son sang et arroser une partie sur les cheveux pour ensuite les brûler.
Ce n’était qu’un jeu d’enfants mais ce qui allait suivre n’allait pas être plaisant.
Lorsque tout ceci fut mis en œuvre, au moment où j’allumais le feu sur les cheveux trempés de sang de poulet, il eut comme une explosion.
Je vis à l’instant l’esprit de Chimene jaillir de la flamme qui semblait la brûler et elle criait en prononçant mon nom.
Elle m’implorait de ne pas lui infliger de telles souffrances et aussi de lui pardonner si elle m’avait fait du mal un jour.
- Lindsay pourquoi tu me ôtes la vie si jeune ? Si un seul jour, je t’ai fait du mal pardonne moi je t’en supplie.
Enfin, la flamme s’est éteinte et tout a disparu sauf Malep qui m’était apparu, juste avec le tronc de son corps.
Il me dit.
- Cuisine ce poulet et va l’offrir à tes parents et rassure toi qu’ils seront les seuls à le manger.
Malep, on ne discutait pas ses consigne qui étaient des ordres en réalité…
- D’accord grand maître…
A SUIVRE....
#Episode_13
Je me suis rapidement mise à la cuisine et après avoir terminé , il était question que j’y verse le reste de sang du poulet noir.
Une fois prête, avec mon garde de corps et madame Lee nous nous sommes rendus au lieu de la veillée.
J’étais toute excitée de revoir mes parents et de leur montrer que moi j’avais alors réussi ma vie.
Même si je savais comment j’étais arrivée là, eux ils ne le savaient pas et je ne comptais point leur dire.
J’avais eu un petit retard, du coup je suis arrivé lorsque la messe était terminée et que le prêtre venait de se faire raccompagner par Gires.
Ceux qui ne me connaissaient pas étaient surprise de revoir le même visage que celui de Chimene mais il fallait juste qu’on leur dise que j’étais sa sœur jumelle.
Mes parents étaient à l’intérieur et recevaient les condoléances des visiteurs… Ils eurent donc écho de ma présence et se mirent à s’agiter. Mon père était alors sorti pour guetter dans la cours pendant que je saluais mes tantes et certains amis de notre enfance.
J’avais alors aperçu mon père étendre son cou et balader son regard dans la cours pour chercher où je me trouvais. Lorsqu’il me vit, il rentra directement dans la maison et alla dire à sa femme , ma mère que effectivement j’étais là.
Quelques secondes après je les rejoignais alors à l’intérieur. Ce soir, ce fut alors un mélange d’émotions. Je ne sais pas si j’étais triste ou heureuse de revoir mes parents.
La chose dont j’étais la plus sûre était le fait qu’ils m’avaient énormément manqués.
Je ne saurai vous cacher que j’ai craqué et je me suis mise à pleurer… Ils avaient peut-être pensé que je pleurais ma sœur mais en réalité, je ne pensais plus à elle. Je les voyais et je me rendais compte que je les aimais.
Lorsque j’ai serré ma mère dans mes bras, suivi de mon père et que j’ai pensé que désormais je serai la seule sur qui l’attention sera désormais rivée, mes émotions étaient encore plus grande.
Ça faisait environs deux minutes qu’on se serrait tous ensemble dans nos bras et personne n’avait encore dit un seul mot à l’autre.
Il a fallu qu’on se lâche pour que ma mère me demande.
- Lindsay, ma fille, c’est toi ?!
Elle me tenait par les épaules et me regardait de la tête aux pieds. C’est clair que j’avais changé et je crois qu’ils ne s’y attendaient pas.
Mon père était à côté et pleurait seulement.
- Oui maman, c’est moi.
- Mais Gires me dit que tu es là depuis.
- Oui mais j’ai eu quelques soucis avec la compagnie de voyage. Du coup, il fallait que je règle d’abord ces soucis avant de venir.
- Et ça te prenait alors une journée entière.
- Des journées entières.
Ma mère je la connaissais. Elle allait me poser des questions jusqu’à ce qu’elle finisse par découvrir que je mentais. Une chance, mon père avait finalement intervenu.
- Laisse l’enfant. L’essentiel c’est qu’elle soit là. Si elle te dit qu’elle a eu un soucis, alors c’est ça.
- Merci papa.
- Je t’en prie ma fille.
En me retournant, je remarquai alors la présence de mon garde de corps et celle de madame Lee que je n’hésitai par la même occasion de présenter à mes parents.
- Tu as déjà des gardes de corps Lindsay ?
- Oui, offert par l’entreprise. Mais ce n’est pas pour ça que nous sommes là. Maman , papa , dites moi, qu’est-ce qui s’est passé ?
- Qu’est-ce que nous allons te dire ? Petite maladie de quelques jours et hop ! Elle est partie.
- Pourquoi ne m’avez vous pas appelé ?
- Est-ce qu’il y’avait urgence ? Et ce n’est pas de l’argent qui manquait.
- Ooh Chimene.
Je me mis à couler des larmes de crocodiles afin de crédibiliser mon cinéma.
Au même moment, Gires qui était raccompagné le prêtre entra aussi et me trouva.
- Eh Lindsay, tu es là.
- Oui. Comment tu vas Gires ?
- J’ai connu des jours meilleurs.
- Ça ira ! Sois fort.
- Bon, je suis à l’extérieur. Je m’occupe des étrangers. Je sais que tu es à la maison.
S’amusa t’il de me dire…
- Oui t’inquiète.
Ce fut donc le moment parfait pour remettre le repas que j’avais cuisiné à mes parents.
Le garde de corps qui tenait la glacière me la remit alors et je la donna à mes parents.
- C’est toi qui l’as cuisiné ?
- Oui et spécialement pour vous.
L’odeur du sang de poule avait alors pour rôle de les pousser à déguster le repas à l’instant. Ce qui se prouva lorsque papa alla chercher les plats.
- Tous ces plats papa ?
- Oui, tes amis et nous ?
- Non. Nous sortons de la maison, nous avons pris la peine de manger. Mange avec maman.
- Ok.
Je me levais alors pour aller remettre les plats dans la cuisine. Je ne voulais pas qu’une personne arrive et prenne pour prétexte de se servir , les plats.
J’étais dans la cuisine en train de ranger les plats, lorsque j’ai entendu la voix de madame Lee qui disait.
- NON !
Je ressors brusquement et qu’est-ce que je viens trouver ?
Mes parents avaient alors essayé de donner un morceau à l’un des neveux de Gires, madame Lee avait frappé la main de ce dernier et le morceau de poulet est tombé.
L’action est admirée avec stupeur car personne ne comprend le geste de madame Lee sur qui tous les regards sont braqués.
Elle doit s’expliquer , elle doit donner la raison de son geste…
A SUIVRE....
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