Épisode 3- Le BOA DE MON BAILLEUR



 Je n’avais même pas eu besoin de fouiller quoi que ce soit. J’étais juste déphasée car j’essaye de comprendre. Lorsque Gregory m’a appelée, je lui ai raconté ce qui s’était passé et d’après lui, il n’ y avait qu’une seule responsable…


 Jeanne ! 


- Mais chérie, tu ne vas pas te casser la tête pour ça. C’est une pauvre femme qui a sûrement besoin d’un peu d’argent. 


- Non, si c’est elle, alors je vais la chasser ! 


- Non. Si tu fais ça, elle pensera que tu l’accuses. Laisse la travailler et trouvons une solution ou alors sois juste plus prudente. 


- Tu sais très bien que j’ai horreur du vol. 


- Personne n’aime être volée. Je vais payer son argent demain. Mais laisse la travailler, à la prochaine bourde, elle partira. 


- D’accord, c’est compris. 


 Le lendemain j’ai attendu Jeanne avant d’aller au boulot et je lui ai demandé par quel moyen est-ce que je pouvais lui virer de son salaire. En fait , je ne voulais plus avoir un contact physique avec sa paye. 


- Par Orange Money madame. 


- D’accord. Je pense que c’est votre numéro qui est lié à votre compte Orange Money ?


- Oui. 


 Pour moi c’était une belle solution et meilleure d’ailleurs car désormais je n’aurai qu’à lui faire un dépôt Orange et le tour était alors joué. 


- Avez vous retrouvé l’argent d’hier ?


- Non. Enfin oui, j’avais juste oublié où je l’avais déposé. 


- D’accord madame. 


- Avant la fin de la journée, tu recevras un dépôt. 


- D’accord madame. 


 Je suis allée au boulot et avant que je n’y arrive , Grégory m’avait demandé le moyen par lequel , Jeanne souhaitait recevoir son argent et je lui ai fait part de son souhait de recevoir via orange Money. 


 Quelques minutes, il effectuait un dépôt de 100.000 frs dans le compte de cette dernière. 


A mon retour du boulot, elle me confirma aussi qu’elle avait bel et bien reçu et me remerciait à l’image du Dieu qu’elle adulait depuis que je l’avais connue. 


- Je devais payer mon loyer depuis 3 jours, je pense que mon bailleur sera content. 


 Je me suis demandée comment elle faisait pour avoir des aérés pourtant elle avait volé de l’argent à la veille mais je faisais très vite de me ressaisir afin d’oublier comme m’avait demandé mon mari. 


 Même si j’étais très gênée, je faisais l’effort de camoufler ma gêne afin qu’elle ne se doute de rien… 


  Quelques jours plus tard, j’avais réussi à ne plus y penser… Gregory aussi revenait de Dubaï et j’étais censée aller le chercher à l’aéroport… J’avais donc alors demandé à Jeanne de garder les enfants quelques heures de plus en échange d’un petit quelque chose et elle avait accepté. 


 Je suis allée à l’aéroport, j’ai récupéré Gregory ensuite nous sommes rentrés à la maison. 


 Durant le trajet, il me racontait son séjour mais aussi pourquoi il avait mis long. 


- Mais il est tout de même arrivé et a décidé de s’associer. Néanmoins c’est à moi de faire tout pour que le projet marche. 


- Mais il va marcher. Je te fais confiance. 


- Oui, ne t’inquiète pas, je suis très sûr de ça. Ce projet je l’implante depuis des années aujourd’hui. Je ne saurai me plaquer. 


- Ouais. 


- Et toi ? Comment ça va ? Les enfants et Jeanne. 


- Tout le monde va bien. Jeanne est plutôt cool. Elle est très gentille avec les enfants mais surtout disponible. D’ailleurs elle est à laissons et attend qu’on revienne. 


- C’est normal, elle a un gros salaire. 


- Je pense qu’elle est une bonne personne à la base. Même si je peux me tromper.  


- Ah bon ? Hahahaha. De toutes les façons, c’est toi qui vois. 


Nous sommes arrivés à la maison et Jeanne avait déjà fait dormir les enfants. Nous lui avions commandé un taxi afin qu’elle puisse retourner chez elle en toute sécurité et j’ai payé ses heures supplémentaires. 


 Tout était si calme, tout se passait tellement bien avec Jeanne que nous ne nous doutions pas de ce qui allait suivre… 


Après quatre mois de service, elle devenait alors un très bizarre. Elle n’acceptait plus de travailler après son heure. Parfois je lui proposais même de payer les heures supplémentaires doublement mais elle refusait. 


 J’avais aussi constaté qu’elle se chargeait désormais de faire ce qui était prévu, bref une légère négligence et dès que je revenais du boulot, elle n’acceptait pas qu’on discute. 


 Tout était devenu bref entre nous. 


Alors un soir, alors qu’elle voulait déjà rentrer je lui dit. 


- Euh Jeanne avant que tu ne partes, je veux qu’on parle ? 


 Sur sa mine, je l’ai vue craintive… Comme si elle avait peur de moi. 


 Elle s’est assise près de la porte, de telle façon à courir à tout moment. 


- Dis moi, je t’ai fait quoi ? Il y’a quelque chose que tu veux me dire ?


- Non madame. 


- Et pourquoi ce changement ? 


- Non madame il n’y a rien ! 


- Es-tu sûre ? 


- Oui madame ! 


- Ok. Tu peux partir maintenant. 


 Elle se leva aussitôt et s’en alla… J’aurai tellement voulu savoir ce qui tracassait Jeanne et je me suis dit que le moment venu, elle me parlerait sûrement. 


 Mais le même soir, j’ai reçu un message venant d’elle sur mon portable. 


« Madame, désolée de vous le dire mais je pense que je ne pourrai plus revenir travailler. J’aurai voulu terminer ce mois afin d’avoir ma paye mais je ne peux pas. Je suis désolée encore mais cherchez quelqu’un d’autre. Merci pour cette patronne que vous avez été durant ces mois » 


A SUIVRE....

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