Épisode 11 & 12- le BOA DE MON BAILLEUR
#Episode_11
L’annonce de cette nouvelle était triste, elle venait de me briser et de me faire comprendre que cette vie n’était peut-être qu’une illusion.
Je suis restée pendant de longues secondes au téléphone, j’étais éberluée, j’avais perdu ma langue.
- Nous retournons avec le corps au village. C’est tout ce que je voulais te dire…
Et il raccrocha sans que je ne dise un autre mot. Tellement je n’arrivais à y croire que Cindy était vraiment décédée.
Quelle tragédie !
J’étais tellement curieuse de savoir ce qui s’était passé et plus je réfléchissais plus je me disais que c’était alors la faute à leur tradition.
C’était quoi cette histoire de guérisseur ? Me lamentais je ! Elle serai restée a l’hôpital qu’on l’aurait soignée… Avais alors je ajouté.
J’avais essayé de recontacter mon mari mais son numéro ne passait plus.
A cet instant, je me doutais sérieusement de ce qui se disait au village et je ne pouvais même pas imaginer l’ampleur des accusations à mon égard.
J’aurai eu la possibilité de me déplacer , je serai partie au village mais pour moi c’était impossible. Non seulement j’avais déjà manqué plusieurs jours de boulot mais aussi les enfants.
Néanmoins, le lendemain il fallait que j’aille au boulot même si je devais laisser les filles toutes seules.
Mais la nouvelle triste sur la mort de Cindy m’affectait tellement que je me ressassais de la conversation de mon mari au téléphone et ses paroles résonnaient dans ma tête comme une cloche.
Et puis, je me souvenais alors que je n’avais pas prêté attention à tout ce qu’il avait dit mais certaines phrases me revenaient, surtout celles où il avait dit que sa nièce avait beaucoup souffert et qu’elle avait aussi dit certaines choses qui étaient très choquantes.
Si je devais en savoir plus, il n’y avait qu’une solution, c’était d’attendre le retour de mon mari.
J’avais passé l’une des soirées les plus atroces de ma vie. Le cœur brisé et des pensées, je me rappelais de tout ce que j’avais partagé avec cette petite fille que j’avais prise comme une petite sœur.
Dans sa chambre ses effets y étaient encore. Ses nouveaux vêtements qu’elle venait d’acheter afin de présenter à son parent à sa prochaine descente au village et aussi certains présents pour ses enfants et tout.
Net à ce moment, je me souviens que j’avais aperçu une fiole dans la chambre mais elle avait disparu. Jusque là je ne me suis pas posée de questions, juste dit que je l’avais déposée quelques part sans savoir.
Après, qui devait chercher une fiole alors qu’on pleurait Cindy ? C’était douloureux d’y penser à chaque seconde…
Une nuit difficile, un réveil très matinal, il fallait que je rejoigne la clinique… J’ai tout préparé pour les filles et pour la première fois, j’ai montré à la grande sœur comment nourrir sa petite sœur grâce à un biberon.
J’ai filé au boulot mais mon cœur n’était pas tranquille… A tout moment, je pensais aux enfants et j’espérais que tout se passait bien.
Ce fut peut-être la journée la plus longue de ma vie. Malgré l’abondance de boulot ce jour, je ne voyais pas le temps passer.
Je suis rentrée ce jour avant l’heure, c’est à dire 10 minutes avant la fin de mon service. Lorsque j’arrive alors à la maison, je remarque d’abord que la voiture de Grégory est dans le parking.
Je suis très surprise de savoir comment il est arrivé sans m’avoir appelée. J’entre dans la maison et justement, je le retrouve avec les enfants, il est même en train de nourrir la plus petite.
- Gregory ?
- Chérie, tu es déjà là ?
- Tu es là depuis combien de temps.
- Il y’a 3h environs… Juste après l’enterrement, j’ai pris la route.
- Tu ne m’as pas dit que tu rentrais, ni quand tu es arrivée.
- Mon téléphone s’est bousillé au village. Je n’ai pas eu le temps d’aller en ville pour acheter un autre à mon arrivée. J’avais besoin de me reposer et de souffler un peu.
- Hum… Si tu le dis.
- Quoi ? Tu ne me crois pas ?
- Non. Rien. J’étais par contre très inquiète pour les enfants. Je ne pouvais pas manquer le boulot aujourd’hui, j’étais obligée de les laisser.
- Je les ai trouvée, elles étaient calmes.
- Merci. Et au village, comment ça s’est passé ? Qu’est-ce qui s’est passé ?
- Hum.
Il déposa la petite, se leva et alla prendre appui sur la table avec ses mains.
- Tu crois à la sorcellerie ou bien ?
- Des conneries pures.
- Je ne sais plus si je dois y croire ou pas.
- Pourquoi ?
- À cause de ce que j’ai vécu.
- Chez le fameux guérisseur ? J’espère qu’il n’est pas allée te convaincre là-bas de croire à ces choses. Même ta mère , j’espère qu’elle ne t’a fait pas croire là-bas que ses guérisseurs disent la vérité.
- Ils n’ont rien à voir dans ça. Enfin, je ne parle pas d’eux mais de Cindy.
- Qu’est-ce qui s’est passé avec Cindy ?
Mon mari avait peur, il était inquiet et je le trouvais désormais très hésitant.
Il me regardait dans les yeux comme s’il ne voulait rien me dire mais en même temps, il avait des choses qu’il devait obligatoirement me faire savoir…
- Attends, tu refuses de me parler ? Tu refuses de me dire ce qui s’est passé au village ?
- Assieds toi s’il te plaît !
A SUIVRE....
#Episode_12
Mon mari hésitait mais ce qu’il avait entendu le laissait tout de même très perplexe. Alors, j’avais pris place et j’étais toute ouïe de l’entendre…
- Pendant que Cindy se faisait traiter chez ce guérisseur , elle lui aurait dit qu’elle avait été mordue par un serpent.
- Un serpent ?
- Oui.
- Comment ça un serpent ?
- Un très gros serpent qui l’aurait trouvé dans la chambre et se serait attaqué à elle.
- Hum. Vos histoires de guérisseurs. J’ai toujours parlé de ça et voilà que aujourd’hui, on sort une histoire de serpents. Dis toi même c’est logique ?
- Je ne sais pas quoi dire.
- Tu veux me dire que tu penses réellement qu’un gros serpent serait entré dans cette maison et se serait attaqué à elle sans qu’on ne l’ aperçoive ?
- C’est exactement ce que j’ai demandé au guérisseur mais il m’a dit que ce serpent est mystique.
- Il ne manquait plus que ça. Le mysticisme.
- Mais dis moi Claire, est-ce que tu n’aurais pas remarqué quelque chose d’étrange ?
Ça me faisait tellement bizarre de voir mon mari hésiter. J’avais l’impression qu’il croyait subitement à la version du guérisseur que lorsqu’il m’a posé cette question, je lui ai dit.
- Je n’ai rien remarqué d’étrange… il n’y a pas de serpent ici. D’où sort le serpent ?
- Ma mère et mon frère sont convaincus qu’il y’a un serpent ici et ils m’ont demandé de faire certaines choses pour savoir.
- Je parie qu’ils m’accusent.
Ça me revenait donc en mémoire que quelques jours avant, j’avais alors entendu sa mère qui m’accusait au téléphone…
- Ce n’est pas le plus important.
- C’est ce que tu penses mais pour moi c’est très important. J’ai entendu ta mère au téléphone.
- Nous sommes conscients que tu n’y es pour rien et je le leur ai dit.
- Ils n’ont qu’à penser ce qu’ils veulent, tant que je ne me reproche de rien alors, je m’en fous.
- De toutes les façons, si c’est de cette manière que tu veux prendre ça, alors mieux je ne continue plus.
- C’est ton problème. Sache que je n’ai pas épousé ta famille mais plutôt toi. Alors ils n’ont qu’à dire ce qu’ils voudront, ça ne va pas m’effleurer.
- Je vais me coucher Claire. On en reparlera lorsque tu seras plus calme.
Cette fin de soirée, j’étais vraiment remontée contre Gregory et sa famille. Mon mari m’aimait beaucoup et si il refusait de me dire ce qu’on avait dit sur moi dans leur village, j’étais alors capable d’imaginer les méchancetés qu’ils avaient pu sortir à mon égard.
J’ai passé la nuit avec les filles, je ne voulais même pas le sentir près de moi.
Le lendemain, je suis allée au boulot et il est resté à la maison avec les enfants.
Alors que je venais de déposer mes affaires pour me changer, mon téléphone se mit à sonner, un numéro inconnu que j’avais aussi hésiter à décrocher. Mais après insistance, puisque j’avais encore quelques minutes avant de débuter mon service, je l’ai fait…
Au bout du fil, une voix colérique qui s’en prend directement à moi avec hargne…
- Le serpent que tu gardes chez toi là, le serpent qui tue les gens, ça te manger toi même.
Je voulais demander qui c’était mais après la dernière phrase, je reconnu la voix de mon beau frère et celle de ma belle mère qui attisait à côté.
- Ma fille est venue là-bas et tu l’as vendue dans vos sectes parce que c’est seulement vous qui devez avoir l’argent.
Sa mère à côté appuyait en disant…
- Quel argent même ? L’argent du sang ? Le sang des gens va parler un jour sur vos têtes. Elle a pris mon fils, elle a enfermé dans ces bêtises. Aujourd’hui tu le regardes même comme ça, tu sens qu’il n’est pas lui même.
Mon beau frère de reprendre…
- Ma fille que vous avez prise là, je ne vous mens pas vous allez voir. Que ce soit avec Dieu ou le diable que vous servez vous même, vous allez payer. Je le répète encore, ce serpent vous mangera vous même.
Et il a raccroché.
Une fois de plus, je me sentais insultée et je savais que j’allais passer une sale journée. Je pensais seulement aux mots qu’ils me lançaient.
J’ai eu l’idée de le dire à Grégory mais j’ai trouvé nécessaire de le trouver à la maison et de tout lui raconter.
Ce jour au boulot, tout le monde avait constaté que je n’étais pas dans mon assiette… Je n’arrivais à rien exécuté.
Ma collègue vint me demander ce qui n’allait pas, mais je n’arrivais point à lui répondre…
La journée de boulot la plus longue et difficile de ma vie se terminait alors et je pouvais enfin rentrer retrouver ma famille.
Lorsque j’arrive à la maison, je trouve les enfants seules au salon et des bruits dans la chambre. J’y vais et je trouve Gregory qui s’habille.
- C’est bien comme tu es déjà là. J’ai un rendez vous et je suis très en retard.
- Tu vas où ?
- Rencontrer quelqu’un. J’arrive.
- Hum. Moi je voulais qu’on parle.
- Cherie, à mon retour s’il te plaît.
- Ok. Je vais t’attendre.
Il était environs 17h lorsqu’il sortait et avant de démarrer, il me dit.
- N’entre pas dans les toilettes avant 19h s’il te plaît
- Et pourquoi ?
- J’ai mis des remèdes.
Je me rappelai donc qu’il m’avait dit qu’on lui avait donné certaines choses pour combattre le fameux serpent.
J’ai voulu discuter, m’énerver mais j’ai préféré garder mon calme et respecter sa décision.
Je ne sais pas ce qu’il avait fait exactement mais net après son départ, on sonna à la porte.
Je m’étais dit que c’était forcément lui qui avait oublié un truc mais non… En allant ouvrir, je tombe sur un papa d’environs 75 ans d’âge.
Il est tenu devant la porte et me regarde droit dans les yeux.
- Je peux vous aider ?
- Je suis monsieur Eboussi, le bailleur…
C’était alors la première fois que je voyais mon bailleur…
A SUIVRE....
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